06 juin 1979Mr. and Mrs. O'Neil s'étaient rendus ce matin-là à l'hôpital de Dublin, quand les contractions avaient commencé à être plus fortes et plus rapprochées. En effet, Mrs. O'Neil était enceinte de leur premier enfant et c'était aujourd'hui que le petit garçon avait choisi de pointer le bout de son nez. «
Une très belle journée pour un très beau bébé ! » avait-dit Mr. O'Neil.
Leur fils, James, était né aux alentours de 15h, après près de 7h de travail. Mrs. O'Neil était exténuée mais son visage irradiait de joie à la vue de ce petit être si fragile et Mr. O'Neil retenait avec peine des larmes de fierté et de bonheur.
15 avril 1982Le petit Jamie avait bien grandi, en trois ans. Il gambadait un peu partout dans la maison et babillait joyeusement, sous le regard attendri de ses parents. Toutefois, quelque chose de particulier se déroula, ce jour-là. En effet, si Mr. O'Neil était un homme tout à fait normal et respectable, Mrs. O'Neil dégageait une aura un peu particulière que son mari ne comprenait pas qui l'avait charmé dès leur rencontre. Comme je le disais, cette jolie journée de printemps changea la vie du bambin et de sa famille.
Alors qu'il trottinait tranquillement dans le jardinet qui jouxtait la maison, il tomba dans un trou qui était passé inaperçu aux yeux de son père la dernière fois qu'il était sorti. Sa mère, qui le surveillait, le vit disparaître et un grand cri lui échappa. «
James ! » Heureusement pour le bambin, il ne lui arriva rien. Au contraire, il se mit à flotter ! Mr. O'Neil, qui avait entendu sa femme hurler, avait accouru et c'était avec la plus grande stupeur qu'il observait son fils
léviter. Comment un homme aussi rationnel que lui pouvait comprendre une telle chose ? Et bien, il ne le put. La peur le saisit. «
Quelle est cette chose ?! » Tout l'amour qu'il avait pour son fils n'arrivait à faire à face à ce qu'il voyait. Son enfant, un être impur ? Mrs. O'Neil se précipita sur le garçonnet et le serra contre elle, les yeux fermés. Quand elle les rouvrit, elle les dirigea vers son mari. «
Il faut qu'on parle. » Et elle lui expliqua.
Elle lui expliqua qu'elle était une sorcière et qu'il semblait que James en était un aussi, qu'elle avait fui les siens à cause de la menace qu'un mage noir faisait peser sur la communauté sorcière et qu'elle ne voulait pas que cela atteigne sa famille, que cela faisait maintenant deux ans que tout était réglé et qu'à présent qu'il était au courant, elle aimerait lui montrer tout ce qu'elle savait faire. D'un geste de baguette tirée de sa manche, elle avait métamorphosé le vase en une jolie petite souris et avait jeté un coup d'oeil plein d'espoir vers son mari. Celui qu'il lui avait rendu était rempli d'épouvante.
Mr. O'Neil avait beau être un homme respectable, c'était aussi un homme très superstitieux. Alors il fit une chose qu'il n'aurait jamais crue possible auparavant : il somma sa femme de partir, avec leur fils. Il la somma de quitter le domicile familial et d'enlever de chez lui toute trace de sorcellerie. La tête basse et les épaules secouées de sanglots, Mrs. O'Neil avait obéi, son fils dans les bras.
25 décembre 1988Six ans après la séparation de ses parents, James détestait (en secret) les moldus et vouait une haine profonde envers son père, dont il n'avait que de vagues souvenirs. Mrs. O'Neil avait fait en sorte d'élever son fils dans l'amour de son prochain mais celui-ci avait hérité du "radicalisme" de son père dans ses idées et c'était toute la population non magique qui en pâtissait - bien que le garçon le cacha à sa mère. Il l'adorait. Jamais il n'aurait supporté la décevoir et il avait conscience que son comportement était contraire aux principes qu'elle tentait de lui inculquer mais rien ne pouvait calmer sa soif de vengeance.
Il n'avait que trois ans quand Mr. O'Neil les avait mis à la porte mais les larmes de sa mère et les cris de son père avaient marqué au fer rouge sa mémoire.
James adorait Noël. C'était ce moment où tout était magique, tant chez les sorciers que les moldus, et où sa mère retrouvait immanquablement le sourire. Quoiqu'il arrive, Mrs. O'Neil était toujours heureuse à Noël, heureuse d'être avec son fils. Toutefois, en ce Noël 1988, un drame se déroula.
Le jeune garçon et sa mère habitaient le Londres magique mais il arrivait parfois qu'elle doive aller passer quelques temps dans le Londres moldu afin de faire quelques petites courses. Ce jour-là, elle était allée acheter la dinde qu'ils partageraient et il attendait impatiemment son retour, détestant la savoir seule dans le monde hostile des non-sorciers. Elle avait beau lui répéter qu'elle savait ce qu'elle faisait, lui ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur qu'il lui arrive quelque chose. Et, malheureusement, ses craintes se réalisèrent.
Leur petit appartement donnait sur la rue et James avait le nez collé à la vitre, tentant d'apercevoir sa mère quand enfin il la remarqua : elle traversait tranquillement, des paquets dans les bras. Un sourire jusqu'aux oreilles s'étira sur son visage et il ouvrit grand la fenêtre, lui faisant de grands signes de la main malgré le froid. Levant la tête, elle lui répondit d'un sourire attendri quand une voiture lui rentra dedans, de plein fouet.
Le sourire du garçonnet s'effaçait tandis que la neige devenait rouge. Sa mère était morte.
01 septembre 1990Après le tragique accident de sa mère, on avait forcé le garçon à retourner vivre chez son père. Etant son tuteur légal malgré la séparation de ses parents six ans auparavant, il n'avait pas eu d'autre choix que de retourner en Irlande dans le foyer de celui qui l'avait mis à la porte des années auparavant. Depuis, il s'était remarié et avait eu un fils, Jonas. Les deux ne pouvaient pas s'entendre du tout. Aussi, James fut plus que soulagé quand il reçut sa lettre pour Poudlard.
Il savait bien entendu déjà qu'il était un sorcier mais se le faire confirmer l'avait rassuré et il avait aimé pouvoir l'étaler devant son père et Jonas.
Il était allé faire ses achats tout seul sur le Chemin de Traverse mais il n'avait eu aucun problème à se repérer puisqu'il avait l'habitude d'y aller avec sa mère, avant. Depuis sa disparition, il haïssait tout ce qui avait trait aux moldus et savait déjà dans quelle Maison il serait réparti : les fiers Serpentard. Le Choixpeau ne lui donna d'ailleurs pas tort, le soir de sa Répartition.
01 juillet 1997La scolarité de James s'était passée sans réel problème. Serpentard, ses opinions sur les moldus n'avaient pas bougé d'un pouce - encore moins avec l'arrivée de l'insupportable Hermione Granger l'année suivant la sienne. Toutefois, son statut de sang-mêlé n'avait pas joué en sa faveur et il lui avait fallu faire profil bas plus d'une fois. Au fur et à mesure des années, il avait fini par se rendre compte que sa haine pour son père et ceux comme lui n'était pas assez forte pour qu'il tombe dans le camp du Seigneur des Ténèbres et ce que sa mère avait voulu lui apprendre toutes ces années auparavant lui était enfin rentré dans le crâne quand, malgré lui, il s'était retrouvé à protéger un petit Poufsouffle de première année et de surcroît né-moldu : des Serpentard de septième année l'avait coincé et s’apprêtaient à le frapper quand James s'était interposé pour au final tout prendre à la place du gamin - gamin ingrat qui s'était enfui en courant sans même le remercier.
Du fait de son statut particulier, James ne s'était jamais réellement fait d'amis mais il était assez populaire, tout en restant dans l'ombre du petit prince Draco Malfoy.
Le 01 juillet 1997 eu lieu l'enterrement d'Albus Dumbledore dans le parc de l'école. James était plus affecté qu'il ne voulait bien l'avouer par la mort du directeur et, en écoutant le discours d'Elphias Doge, interrompu de temps en temps par les reniflements d'Hagrid, il se mit à réfléchir. Qu'allait-il faire, maintenant que même l'école n'était plus sûre ? Où allait-il aller ? De quel côté allait-il se ranger dans cette guerre qui se profilait ? Un regard lancé à Potter lui apprit qu'il ne s'allierait pas à lui. Jamais on ne le trouverait en compagnie du Survivant - du moins, pas pour l'instant. Ses yeux glissèrent vers les autres Serpentard, où Snape et Malfoy brillaient par leur absence et il sut qu'il ne se rangerait pas du leur non plus - non, il resterait neutre.
Alors, tandis que tout le monde se levait pour rendre un dernier hommage au directeur, il prit sa décision : il partirait loin de l'Angleterre tant que la guerre continuerait.
15 mars 2000Après trois ans passés à voyager partout dans le monde, James revint à Londres le jour-même où le Ministère fit son annonce fatidique. Pour tout avouer, il n'avait jamais pensé à se marier. Pas du tout le genre romantique, il aimait séduire sans que cela n'aille plus loin qu'une simple nuit partagée dans le secret d'une chambre d'hôtel. Il était d'ailleurs persuadé que ce n'était pas fait pour lui mais passer un séjour à Azkaban l'intéressait encore moins, aussi il se met en quête de sa compagne idéale - ou ce qui s'en rapprocherait le plus.
25 mai 2005Il avait cherché pourtant. Pendant trois ans, sans relâche, il avait cherché quelqu'un avec qui lier sa vie - sans rien trouver. A vrai dire, il n'en avait pas vraiment envie. Lui, le solitaire de toujours, voulait le rester. Aucune femme ne parvenait à atteindre son coeur gelé et s'il aimait partager sa couche avec certaines, cela ne voulait pas dire qu'il s'ouvrait à elles. Au contraire, les voir se jeter sur lui le rendait malade : n'avaient-elles donc aucune fierté pour lui offrir leur vertu comme on offre un bonbon à un enfant ?
On lui avait fait des propositions, certaines très alléchantes, mais jamais il n'avait dit oui. Trop moche, trop idiote, trop vaine, trop trop - aucune ne lui convenait. Sans être romantique, il était idéaliste et surtout pragmatique : il ne voulait que celle qui lui conviendrait.
Résultat, il était aujourd'hui à Azkaban. Il s'était juré de ne pas y finir mais n'avait pas eu le choix. Cela faisait déjà deux ans qu'il y était et il en aurait encore pour trois ans mais il faisait en sorte de garder toute sa tête. Il y avait peu de détraqueurs dans l'aile où les réfractaires à la loi du mariage étaient logés mais il les sentait quand même, lorsqu'ils tournaient autour des cellules.
/UC/